Quelques vers gravés dans le marbre.

Le vent d’est pleure et parmi les cieux

S’amassent les brouillards tristes et pluvieux.

 C’est ainsi que Jean Aicard qualifiait le mois de novembre, triste mois nostalgique du souvenir. Il nous convient d’évoquer le 11 novembre qui a mis fin à une guerre tragique qui fit des millions de victimes. Chaque commune a érigé un monument pour honorer ses enfants morts au champ d’honneur.

Le Monument aux morts de La Garde a été inauguré le 20 novembre 1920. Les noms des 56 morts de la Guerre de 1914-1918 sont inscrits sur le monument auxquels sont venus s’ajouter les noms des 32 victimes de la Guerre de 1939-1945.

Jean Aicard écrivit pour ses concitoyens morts à la Guerre de 1914-1918 le poème suivant :

Monument aux morts de la Garde

Monument aux morts de la Garde

Ils sont morts nos héros pour garder aux enfants

Les libertés, l’honneur et la terre de France.Passants, nul ne doit lire avec indifférence

Les noms obscurs mais beaux de ces morts triomphants.

 

Les deux monuments aux morts des communes de la Farlède et de Solliès-Ville portent gravés dans leurs socles des vers de Jean Aicard.

 

Monument aux morts de la Farlède

Monument aux morts de la Farlède

Le 29 février 1920, les habitants de la commune de La Farlède située au pied de la colline de Solliès-Ville dont Jean Aicard est le premier magistrat, participent avec émotion à l’inauguration du monument aux morts situé au centre du cimetière entre quatre cyprès.

Il est élevé à la mémoire des soldats morts pour la Patrie : deux en 1870 et treize pendant la Grande Guerre.

Le maire Henri Guiol et son conseil municipal ont décidé de faire inscrire sur la face Est du piédestal un quatrain de leur illustre confrère :

Morts, vous avez accru l’honneur héréditaire

Vous avez fait la France et l’avenir plus beaux

En défendant vos fils, vos femmes et la terre

Qui fleurit, triomphante, autour de vos tombeaux.

Monument aux morts de la Farlède

Monument aux morts de la Farlède

Sur la face Ouest, c’est  Victor Hugo, ami de Jean Aicard, qui est cité :

Chaque jour pour eux seuls se levant plus fidèles

La gloire, aube toujours nouvelle

Fait luire leur mémoire et redore leur nom.

Monsieur Marius Gensollen, directeur d’école, relatera la manifestation dans une monographie consacrée à la commune :

« Le monument fut inauguré solennellement, en présence d’une foule énorme, émue jusqu’aux larmes et patriotiquement recueillie, aussi bien dans l’impressionnant et majestueux défilé qui se déroula dans les rues du village en deuil, qu’à la cérémonie du cimetière, auxquels assistaient officiellement Monsieur le sous-préfet de Toulon et Jean Aicard, membre de l’académie française, maire de Solliès-Ville. »

Il ajoute plus loin :

«  Le 17 août 1929, la dénomination : « Rue Jean Aicard » remplace celle de « Rue de Solliès-Ville » pour honorer la mémoire de celui qui fut maire de la commune voisine et présida l’inauguration de notre  monument élevé au cimetière pour commémorer les Héros de La Farlède morts au Champ d’Honneur. »

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Monument aux morts de Solliès-Ville

Monument aux morts de Solliès-Ville

C’est les 7 et 8 août 1920 que Jean Aicard fera jouer par la Comédie française sa pièce

«  Forbin de Solliès ou le Testament du Roi René » sur les ruines de la Montjoie à Solliès-Ville.

Il en profitera pour faire inaugurer le monument aux morts qu’il a fait réaliser grâce à une souscription publique. Œuvre de l’architecte Roustan, ce monument est accolé à l’église et se présente en encorbellement.

Jean Aicard y fit inscrire les noms des douze jeunes solliès-villains qui sont morts au combat et les vers suivants :

Que voulez-vous de la Patrie

Soldats tombés sous les drapeaux ?

-Nous voulons qu’elle nous sourie,

En ornant de fleurs nos tombeaux.

C’est pour te garder dans ta grâce

France, que nous avons souffert,

Et seul le bonheur de la race

Est digne de nous être offert…

Monument aux morts de Solliès-Ville

Monument aux morts de Solliès-Ville

En présence de très nombreuses autorités civiles et militaires, de nombreux discours sont prononcés et à l’issue de la cérémonie l’écrivain remet le drapeau aux boys- scouts de Toulon qui ont donné le nom de Jean Aicard à leur régiment. Les jeunes éclaireurs jurent solennellement de le servir comme le servirent leurs aînés.