Jean Aicard a sauvé la chapelle romane      

Chapelle romane de La Garde

Chapelle romane de La Garde

   

A La Garde se dresse une chapelle romane édifiée à la fin du 11ème siècle. Elle  fut église paroissiale jusqu’en 1784. Flanquée d’un imposant château dont il ne reste qu’une tour, elle a failli disparaître avec celui-ci dans l’excavation due à l’exploitation d’une carrière.

Dans « Le Rire de Maurin des Maures » paru en 1923 après la mort de Jean Aicard, on peut lire:

          « La Garde! La Garde! criait un employé sur le trottoir d’une gare ombragée de marronniers, d’acacias, de troènes et de cyprès.

La gare (27 mètres au-dessus du niveau de la mer) au milieu de la plaine. La plaine dite, Plan de la Garde, entourée de collines, s’étale, verte de riches vignobles d’où, ça et là, émergent quelques sombres cyprès et quelques frênes touffus, autour des bastides blanches…

Quant à la jolie bourgade de La Garde, au nord de la gare, elle surgit pittoresquement juchée sur un mamelon de granit bleu…

 Tout voyageur qui traverse en chemin de fer le Plan de La Garde admire le vieux village sur son mamelon de granit …

Qu’ils se hâtent de l’admirer. On ne le verra plus longtemps. Il s’écroule; il est condamné; des carriers l’émiettent, l’évident…

C’est un vrai chagrin pour ceux qui vénèrent  le vrai visage de La France, jusque dans ses moindres grains de beauté…

C’est pour le géologue une curiosité, pour le paysagiste une beauté et pour l’historien c’est un souvenir, car son antique château avec son enceinte de refuge était sa couronne. »

Jean Aicard fut profondément courroucé par les carriers qui effectuaient une véritable entreprise de démolition.

Mon village s’en va, pierre à pierre émiettée;

Les carriers ont creusé la colline chérie

Car elle est d’un granit rare, dur et bleuté;

Adieu profil aimé de mon humble patrie;

Toits croulants, seuils et murs ouverts à tout hasard

Paradis des enfants qui chassent les lézards.

(Poèmes de Provence)

Après de nombreuses interventions auprès des autorités, il parvint à faire inscrire la chapelle à l’inventaire des monuments historiques, le 4 août 1916. Grâce à lui, la tour et la chapelle romane purent être sauvées.