Actualité 2020…suite

Un village de crèche perturbé.

Jean Aicard a été séduit par Solliès-Ville dont facture typiquement provençale le fait ressembler à un village de crèche. Plus tard, les santonniers André Filippi et Volaire l’ont immortalisé en argile et en croquis pour le bonheur de ceux qui sont tombés sous le charme de cette cité.

Cette année, les manifestations qui d’habitude animaient le village au mois de décembre ont été annulées. Pas de foire aux santons, pas de cérémonie des Apôtres, pas de messe de minuit et de crèche vivante. Cependant l’Association Lou Soulèu a tenu à maintenir le circuit des crèches qui, en extérieur, permet de respecter les gestes barrières.

Notre poète, en son temps, a écrit ces lignes qui nous donnent à réfléchir en cette période si bouleversée :

« Si l’on vit loin les uns des autres dans l’année, Chacun du champ lointain, de la ville éloignée Arrive, à la Noël, pour revoir les parents, Les anciens, les petits qu’on retrouve plus grands ; Pour boire le muscat dont l’odeur donne envie ; Pour causer tous ensemble et de conter sa vie, Pour montrer qu’on n’est pas des ingrats oublieux Capables de laisser tout seul mourir les vieux. »

(Extrait de la Bénédiction du feu à retrouver dans la rubrique Jean Aicard et Noël)

circuit crèches 2012 023-min (1)

Au sujet d’un article rendant hommage aux personnalités varoises.

Le 1er novembre en toutes éditions de notre journal régional est paru un long article sous le titre : «  Mémoire d’outre-tombe  au cimetière central »  Dans le tour d’horizon consacré aux célébrités locales enterrées dans ce cimetière, Jean Aicard a bien entendu  sa place.

Quelques informations complémentaires et rectifications s’imposent :

-         Jean Aicard a connu Lamartine enfant lorsqu’il fut envoyé au collège de Mâcon de 1857 à 1859. Âgé de 9 à 11 ans,  il eut le poète comme correspondant et lui rendit hommage en composant « l’0de à Lamartine » e en 1883 par l’Académie française.

-         En 1909 Jean Aicard est élu à l’Académie française. Il n’est pas «  le seul varois à avoir accédé à ce titre ».

Dans notre revue paru en 2009, «  Jean Aicard académicien » nous donnons la biographie des cinq personnalités varoises qui l’ont précédé :

-Jean Baptiste Massillon né a Hyères (1663- 1742). Homme d’église, élu en 1718.

-Jean Etienne Portalis né au Beausset (1746- 12807).Homme d’état, élu en1803.

-Emmanuel Joseph Siéyès né à Fréjus (1748-1836). Homme d’église, élu en 1803. François Juste Raynouard né à Brignoles (1761- 1836). Historien élu en 1807.

-Ferdinand Brunetière né à Toulon (1849-1906). Historien et critique littéraire, élu en 1893.

Enfin Jean Aicard n’a pas été élu maire de Solliès-Ville en 1920 mais en 1919.

Autour de l’héritage de Jean Aicard.

En 1998, nous avons eu l’occasion de rencontrer une descendante de Jean Aicard qui nous a reçus en son domaine de Saint Faust dans le Béarn.

Quelle émotion de vivre un moment avec cette écrivaine, poète qui évoquait son illustre cousin dont elle gardait des souvenirs précis vécus dans son enfance.

Elle est décédée en 2001  à l’âge de 95 ans. Sa maison qu’elle n’avait plus la  possibilité d’entretenir tombait en ruines.

Elle a été rachetée et restaurée avec élégance et goût par un couple séduit par l’atmosphère de ces lieux et  de la campagne environnante.

Coïncidence, l’histoire continue: la propriétaire est aussi une poétesse de talent souvent récompensée par des prix prestigieux.
Elle vient de recevoir le 1er prix PauL Eluard  aux Jeux Floraux du Béarn avec le texte suivant :

Quelle que soit l’histoire de l’origine du Monde,

Il y a eu les ténèbres, puis la lumière, les jours et les nuits, leur ronde perpétuelle avec un jour béni

Il y a eu les lunes et les soleils pour marquer les mois, les années, les saisons et les marées

Il y a eu les animaux, grands et petits, carnivores et herbivores

les mammifères, les oiseaux, les poissons, les reptiles, les insectes…..

Il y a eu les arbres, les champignons, les fleurs, les fruits…..

Quelle que soit l’histoire racontée de l’origine du Monde,

Il y a eu la chaleur, le froid, la pluie et le vent….

les étoiles et les tonnerres, la terre, le sable, les cailloux et les rochers

Il y a eu l’eau douce et l’eau salée, les rivières et les gaves, la mer et l’océan

Puis il y a eu l’HOMME…

Celui qui, au début, a reçu du Monde toutes ces richesses et s’est laissé apprivoisé

Celui qui, au début, a remercié et a voulu magnifier ce qu’il rencontrait.

Mais, le MIEUX étant l’ennemi du BIEN

L’HOMME a commencé à vouloir être supérieur à Ce qui existait,

a voulu être plus important que le commun des hommes

Et il a nommé CELUI qui EST, créant un processus d’adoration et de peur,

Se promouvant MESSAGER du Divin…. Il a fait naître le BIEN et le MAL

Et tout le commerce inimaginable qui peut en surgir

Pendant des siècles, l’HOMME a usé d’une position usurpée pour dominer ses semblables,

Abuser et gaspiller toutes les créatures du Monde,

Piétiner et salir toutes les merveilles de la Création….                  MAIS cela ne lui a pas suffi !

Conscient de ses erreurs, et sans en prendre leçons, il s’enferme dans un tunnel de destruction.

Il oublie CELUI qui EST … et ne considère que ce qui est visible, vivant ou matière ! IL VEUT ÊTRE DIEU !

Avoir le pouvoir de disposer des mers et des océans sans se préoccuper de leur santé

Réussir à modifier le temps, (mettre midi à 14 heures) et le prendre de vitesse…

Avoir la maîtrise des constellations, marcher sur la Lune et modifier le cours des astres par satellite

Et par la recherche génétique, Avoir le pouvoir de créer de nouvelles espèces !

Avoir le pouvoir de faire vivre au-delà des âges sans se soucier de la manière et de la dignité,

Mais ne pas se donner les moyens de permettre aux vivants de manger à leur faim,

Avoir le pouvoir de juger ses semblables au gré des humeurs et de politiques diverses,

Mais ne pas œuvrer pour que tout un chacun ait un travail, seule mission confiée à l’homme pour subvenir à ses besoins : un toit pour sa famille, de quoi se vêtir et manger, éduquer ses enfants…

Avoir le pouvoir de tuer ouvertement ou insidieusement mais refuser le « laisser partir » !

ET IL VEUT SAUVER LA PLANETE !! ….. mais quel vaniteux !

Qu’il mette un peu plus de respect dans sa vie, un peu plus d’humilité dans ses paroles et ses actes, un peu plus d’amour dans son cœur pour rééquilibrer les forces sur le Monde,

Qu’il laisse au Divin le choix ultime, et aux éléments de la Terre l’accomplissement du ménage commencé

En espérant, à défaut de prier CELUI qui EST, rester l’une des espèces choisies pour peupler la Terre….

Jeux Floraux du Béarn – 2020

1er Prix Paul Eluard

Perturbations et annulations

Nous n’avons pu mener à bien tous nos projets de cette année 2020 qui aurait du être riche en manifestations

Un petit rappel de ces annulations.

11ème Festival Jean Aicard de poésie vivante : du Vendredi 29 mai au Lundi 8 juin dont le thème était : Courage… Osons la Poésie et le programme :

Exposition de travaux d’élèves, poésie dans la rue, joutes poétiques, soirée de gala avec le groupe Samara à la Garde

A Solliès-Ville : parcours poétique du vendredi 5 juin qui devait favoriser la rencontre d’écoliers du canton.

Enfin, la pièce que devaient jouer le samedi 3 octobre les comédiens du Petit Théâtre de Solliès-Ville et le groupe Farlède Provence

 

Au sujet de la pièce Forbin de Solliès ou le Testament du roi René : 7,8 août1920.dont nous devions fêter le centenaire.

Jean Aicard, séduit par le village perché de Solliès-Ville, a acheté « la petite maison blottie contre l’église » en 1917. Il est séduit par le calme et la beauté des lieux, par la simplicité et la sagesse des habitants. Ces derniers l’élisent maire en 1919. En écoutant son entourage, et en faisant quelques recherche, il découvre une page d’histoire qui l’intéresse et qu’il approfondit.  C’est ainsi qu’il écrit « Forbin de Solliès ou le Testament du Roi ». Cette pièce de théâtre en vers comporte deux actes  et un épilogue. Dans cet épilogue, il explique comment il découvrit Solliès-Ville, son attachement à ce lieu et Palamède de Forbin, Seigneur de Solliès, Conseiller du Roi René, qui fut à l’origine du rattachement de la Provence à la France. Lui vint alors l’idée de faire jouer cette pièce sur les ruines du château qui se dressent sur l’esplanade de la Montjoie dominant la plaine de la Vallée du Gapeau. Il n’eut pas de mal à convaincre ses amis de la Comédie française qui avaient joué certaines de ses pièces à Paris.

Parmi ces acteurs, le plus célèbre était Eugène Silvain qui a débuté en 1878 à la Comédie Française et  a interprété jusqu’en 1922, 110 rôles : tragédies, drames, comédies. Avec son épouse Louise, il joue en Egypte, Italie, Angleterre, Algérie et en Provence (Orange, Marseille, Arles).

Silvain était ami de longue date de Jean Aicard. Il évoquait souvent le succès remporté par le Père Lebonnard. Il écrit à Jean Aicard « Ma rentrée dans Le Père Lebonnard a été triomphante pour ton chef d’œuvre : elle s’est effectuée devant une salle comble…»

Les 7 et 8 août 1920, avec son épouse et quelques autres acteurs, Silvain jouera donc « Forbin de Solliès ou le Testament du Roi René». Louise apprit en 48 heures les 150 vers de son rôle, Eugène mit 15 jours pour apprendre 600 vers. Le succès fut mémorable. Devant un parterre de personnalités parmi lesquelles Mlle Lebrun, nièce du Président de la République, le grand tragédien Silvain, interpréta le rôle du Roi René et Louise, son épouse joua merveilleusement le Génie de l’histoire et la France.

Le plus jeune acteur de la troupe était Pierre Fresnay dans le rôle du berger.

Les habitants du village, motivés, ont participé à ces grandes fêtes. (Installation matérielle du théâtre de verdure, figuration, costumes…)

Jean Aicard offrit aussi et fit inaugurer le 7 août deux monuments, l’un dédié au poète macaronique Antonius Aréna qu’il fit ériger sur un terrain proche du musée qu’il donna  à la commune et l’autre en l’honneur de Palmède de Forbin sur les ruines de la Montjoie.

Le succès remporté fut énorme et le petit village de Solliès-Ville fut connu dans la France entière grâce aux invités et personnalités célèbres mais aussi aux articles parus dans la presse de l’époque.

Dans la revue Comoedia  de l’écrivain, réalisateur René Clair. Voila ce qui a été  écrit :

« Une foule nombreuse a gravi les pentes ardues de Solliès-Ville pour assister à ces fêtes  magnifiques de soleil, de patriotisme, de poésie et de beauté, une foule enthousiasme et émue qui applaudit à l’inauguration des médaillons du soldat poète Antonius Aréna qui défendit vaillamment Solliès en 1536 et de Palamède le grand, œuvres de l’excellent artiste Paulin- Bertrand. Elle salua aussi pieusement les noms des douze enfants de Solliès tombés pour la patrie  durant la grande guerre et qui resteront impérissablement gravés dans le marbre. Mais le grand évènement de ces journées ce fut la représentation de la pièce de Monsieur Jean Aicard, un superbe poème de fierté qu’animent un puissant lyrisme et une belle foi patriotique. L’interprétation – toute entière appartenant à la Comédie française contribua au succès qui fut immense ».

La générosité de Jean Aicard.

Elu maire de Solliès-Ville en décembre 1919, Jean Aicard n’a véritablement pris ses fonctions qu’au début de l’année 1920.

Il répondit tout d’abord aux demandes de l’institutrice Madame Roux qui le suppliait de faire quelques travaux pour améliorer le confort de ses élèves dans sa petite école située dans le bâtiment St Roch. Puis il décida de remercier les habitants de ce modeste village dont le budget n’était pas florissant par des actes qu’ont du bien envier les communes voisines.

Tout d’abord, Il ouvrira une souscription publique afin de faire réaliser le monument aux morts. Il y fera graver les noms des douze solliès-villains morts au combat. Puis à ses frais, il fit bâtir deux monuments en hommage l’un à Antonius Aréna, poète macaronique (fin 15ème, début 16ème) et l’autre à Palamède de Forbin. Ces trois monuments seront inaugurés le 7 août 1920 à l’occasion des grandes fêtes données pour sa pièce. A l’issue de la représentation, il offrira à chaque famille l’ayant aidé pendant ces deux jours un exemplaire de son ouvrage dédicacé.

 

Rencontre aicardienne : ANNULEE ET REPORTEE EN JANVIER 2021

L’équipe de Solliès -Ville a proposé au cours du Forum des associations une rencontre aicardienne qui aura lieu ce samedi 17 octobre de 9h à 12h dans la salle d’exposition du Moulin d’Oli.

Les inscriptions ont été prises sur place et closes en fin de matinée car les consignes sanitaires nous obligent à n’accepter que 10 personnes  en plus des organisateurs. Une dictée sera proposée aux candidats qui choisiront de lire ou réciter un texte d’un auteur à leur convenance. Nous rendrons compte de ce moment intime et poétique.