Un ouvrage à la une : Pygmalion

            « Pygmalion » est une petite pièce où Jean Aicard met en scène un statuaire qui sculpte une statue dont il tombe amoureux. Son modèle féminin trouvant qu’il exagère défend la féminité bien vivante en opposition à la froideur du marbre. Après une amoureuse joute orale, on entend un choeur de jeunes paysannes « affaibli et lointain » :

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Les Jeunes Gens m’ont dit que le repos du monde

                   C’est la nuit et l’amour

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Les Rossignols m’ont dit que le bonheur du monde

                        C’est la nuit et l’amour

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 Les Etoiles m’ont dit que la beauté du monde

C’est la nuit et l’amour »

Le statuaire revenant alors à lui, entoure la femme dans ses bras en disant :

« … Je t’aime, car c’est toi l’âme de la Beauté. »

La lumière douce de la lune les enveloppe …  et le statuaire tenant la femme enlacée lui avoue:

« Femme, dans tes yeux purs, resplendit ta prunelle,

Comme l’étoile d’or dans la nuit solennelle ;

Je t’aime, car c’est toi l’âme de la Beauté ! »

Alors, la Femme, « se détournant à demi et montrant la statue » déclare :

« …Regarde: … Elle sourit avec sérénité »

          Le « Dictionnaire de la Fable » édition de 1850, nous apprend que Pygmalion était un fameux sculpteur qui aima tellement son œuvre, la statue de Vénus, qu’il l’épousa !  A sa demande, Vénus donna vie à la statue et Pygmalion en eut un fils, Paphus.

          Par contre chez Jean Aicard la statue devient femme  et :

«  Tel, cet amant marcha vers la beauté suprême,

Muet, et tout son corps jetait un cri : « Je t’aime ! »

La femme n’avait pas quitté son piédestal,

Et quand ce chercheur crut qu’il tenait l’idéal,

Quand il crut, ce mortel, qu’il inventait la vie,

Avant que de sa joie il eût l’âme assouvie,

La femme redevint statue, et, lentement,

Lentement, dans ses bras refermés étouffa son amant ! »

Pygmalion dédicacé à Théophile Gautier, collection André Lovisolo

Pygmalion dédicacé à Théophile Gautier, collection André Lovisolo